Sexualité et religion, là sont deux sujets a priori antinomiques. Pourtant, l’histoire nous a démontré le contraire car la religion a toujours influencé la sexualité des hommes et des femmes, et continue encore de l’impacter aujourd’hui.
Avant de continuer la lecture de cet article, je vous invite à mettre de côté vos convictions religieuses, vos jugements, vos opinions carrées et arrêtées. Je vous encourage à lire avec un esprit ouvert ; je suis bien sûr ouverte à toute discussion que cet article pourrait engendrer.
HISTOIRE, ORIGINES
Le passé nous démontre un lien entre la position des femmes et le mode de production. Il est évident, en effet, que les sociétés existant avant l’essor de l’agriculture développaient des relations plus égalitaires entre hommes et femmes, donnant même à ces dernières une importance considérable, la fécondité étant considérée comme féminine aussi bien pour la naissance des enfants que pour la renaissance printanière des plantes.
La découverte de la culture (probablement le fait des femmes) a changé profondément cette situation. En sortant du mode de vie chasseurs-cueilleurs qui équilibrait le rôle des hommes et celui des femmes, la société agraire a créé la première accumulation de richesses, développé la propriété privée des moyens de production, construit des familles riches et pauvres puis de vraies classes sociales. Le développement de la propriété privée a envahi le domaine des relations humaines, les propriétaires de richesses cherchant à assurer la pérennité de ces biens par l’héritage, à devenir propriétaires de leur famille, donc de leur femme et de leurs enfants.
On a assisté à de réels changements, brutaux la plupart du temps, dans le mode de vie de populations anciennes. L’exemple des Tahitiens est en ce sens plutôt instructif: l’arrivée des explorateurs occidentaux bouleverse profondément leurs anciens modes de vie et leur sexualité. Les femmes qui relationnaient librement avec des conjoints masculins en étant respectées et appréciées, deviennent soudainement des sujets obéissants aux désirs du maître masculin (et souvent blanc).
C’est l’agriculture qui a rendu possible l’exploitation de l’homme par l’homme et qui a amené l’oppression de la femme par l’homme. En s’enfermant dans une relation sexuelle imposée, l’homme a cru devenir puissant face à la femme. Il n’a fait qu’enfermer sa propre liberté sexuelle tout en écrasant la sexualité féminine.
L’INFLUENCE DE LA SOCIETE
Outre l’impact du développement agraire, la société elle aussi joue un rôle important dans nos rapports. Il importe de se rappeler que la sexualité, aussi naturelle soit-elle, n’est pas un simple produit biologique, physiologique et psychologique de l’homme. C’est aussi un produit social et, comme tel, il dépend de manière historique du type de société, de l’état de la société, des contradictions de celle-ci, des politiques de ses classes dirigeantes et de leur Etat. Un exemple tout bête: certaines sociétés/populations seront plus enclines à accepter un couple homosexuel que d’autres.
Même si chaque individu croit avoir la sexualité qu’il a librement choisie, il est conduit, dans ses actes comme dans ses pensées, par la société vers des modèles de comportement qui ne viennent pas de lui mais de la société dans laquelle il a évolué. Une personne ayant grandi dans une famille extrêmement religieuse aura des comportements différents d’une personne ayant grandi dans une famille athée.
Dans la sexualité, les modes de relations, les coutumes, les préjugés, les comportements, les mots, les actes, les premières relations, les relations entre adultes, tout est du domaine social et pas seulement du domaine du choix individuel. Comme toute la société est conduite d’abord et avant tout par la lutte des classes, il en va de même pour la sexualité. C’est la classe dominante qui choisit quel type de famille favoriser, quel type de relations sexuelles, quel type de sexualité, quel type de relations entre hommes et femmes, quelle image de chaque sexe, et quel rôle de chacun d’eux : à quel âge commencent les relations sexuelles ? De quelle manière, dans quel but, avec quels résultats ?
Autant de questions a priori anodines mais qui ont chacune leur importance.
C’est la classe dominante qui décide comment encadrer cette liberté individuelle, entre quels individus, de quel sexe, dans un but de pure procréation ou non, avec égalité ou non entre hommes et femmes, dans quel cadre de droits et de devoirs, de respect mutuel ou non.
Les luttes des classes et féministes, qui déterminent le fonctionnement économique et social, sont également déterminantes dans les relations sociales, y compris celles entre hommes et femmes et jusque dans leurs rapports intimes. Observez les sociétés fortement religieuses et analysez la situation des femmes…
QUE DISENT LES RELIGIONS ?
Plus que la société et ses dogmes, ou encore le développement de l’agriculture, la sexualité libre a un adversaire reconnu: la religion, derrière laquelle se cache la défense de l’ordre social. Et la religion, comme toute morale qui rejette l’évocation de l’acte sexuel comme impropre, est une cause fondamentale dans les angoisses liées à la sexualité, des sentiments de peur, de péché et de culpabilité. Il est impossible d’être religieux et d’avoir une vie sexuelle libre et épanouie. Cela s’explique tout simplement par le fait que la sexualité en elle même, si l’on veut croire les textes religieux, n’a pour but que la procréation. De plus, tout acte sexuel hors mariage est considéré comme étant un péché.
Le terme « fornication » le désigne assez clairement. Dans la première épître aux Corinthiens (cf. Bible), on peut lire: « Fuyez la fornication : quelque péché que l’homme commette, il est hors du corps, mais le fornicateur pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous ? »
Contrairement aux préceptes moraux imposés par les croyances religieuses, les aspirations sexuelles humaines spontanées ne sont que très rarement nuisibles à l’individu ; ce sont plutôt les morales religieuses qui ont le caractère le plus nuisible. Ce n’est pas seulement par moralisme ou par obscurantisme que les religions ont cherché à imposer des pratiques sexuelles aux hommes et à en interdire d’autres.
Toutes les religions sont anti-féministes par nature. Elles peuvent avoir des différences entre elles mais demeurent profondément attachées à la notion suivant laquelle la sexualité ne doit servir qu’à la reproduction – surtout pour les femmes :). Le contrôle de la reproduction s’est étendu au contrôle du corps des femmes dans sa totalité. Le christianisme s’est montré quasiment obsessionnel à cet égard, aujourd’hui encore.
Pour un article qui mentionne toutes les religions et les règles concernant le sexe, c’est ici.
PARLONS DE MASTURBATION MAINTENANT !
C’est d’abord en abordant ce sujet que je me suis retrouvée à écrire cet article.
On sait tous ce qu’est la masturbation. Ce plaisir solitaire a de nombreux avantages pour les femmes. En effet, il permet de connaître son corps ainsi que d’établir clairement ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas. Aussi, en tant que femme, votre plaisir est avant tout votre affaire ! C’est bien de trouver un partenaire qui sait nous satisfaire (bien sûr tout passe par la communication claire de nos désirs et envies) mais il n’y a rien de tel que de savoir s’occuper de soi, soi-même.
C’est justement cet aspect égoïste de la masturbation que l’Eglise abhorre. Celle-ci soutient aussi que se masturber nous détourne du but premier de l’acte sexuel, à savoir la procréation. Tout ceci est très vrai. Mais si le sexe ne devenait qu’un outil de reproduction et non plus un moment d’échange, de plaisir et de communion entre deux personnes, je me demande comment seront régis nos rapports.
Dans le Catéchisme officiel de l’Eglise Catholique promulgué sous l’autorité de Jean-Paul II, on peut comprendre ce qui suit: la luxure est un désir désordonné ou une jouissance déréglée du plaisir vénérien. Le plaisir sexuel est moralement désordonné, quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union (plaisir solitaire, masturbation).
« Dans la ligne d’une tradition constante, tant le Magistère de l’Eglise que le sens moral des fidèles ont affirmé sans hésitation que la masturbation est un acte intrinsèquement et gravement désordonné. »
« Quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rapports conjugaux normaux en contredit la finalité. » La jouissance sexuelle y est recherchée en dehors de « la relation sexuelle requise par l’ordre moral, celle qui réalise, dans le contexte d’un amour vrai, le sens intégral de la donation mutuelle et de la procréation humaine. »
Vous le saviez sûrement déjà, mais la religion interdit donc la masturbation, mais pas seulement ! Tout rapport ou attouchement hors mariage constitue aussi une faute. Cet article provenant d’un site chrétien va encore plus loin, si jamais cela vous intéresse.
AVANTAGES
Oublions le fait que ce soit considéré comme un péché (lol) et penchons nous sur les avantages de la masturbation. Oui, parce qu’il y en a !
Elle aide à diminuer le stress: le cerveau sécrète des endorphines qui réduisent l’état de nervosité. Ces hormones sont multipliées lors de l’orgasme, ce qui entraîne un relâchement musculaire qui accentue la sensation de détente 🙂
Elle améliore la connaissance de soi: le plaisir solitaire est nécessaire à la connaissance de soi. Autrement dit, en expérimentant différentes choses, vous découvrirez ce qui vous stimule sexuellement (ou pas). Si vous ne le savez pas, comment le partenaire peut-il le savoir ? Comment votre vie sexuelle peut-elle être épanouie ?
Elle favorise le sommeil: les endorphines libérées lors de l’orgasme agissent comme un somnifère naturel 🙂
Elle agit comme un analgésique: toujours grâce à l’endorphine, l’hormone sécrétée lors de la masturbation aide à calmer les douleurs reliées à la migraine et aux crampes menstruelles (testé, approuvé et recommandé!)
Si vous êtes religieux et que vous vivez selon les préceptes imposés par votre religion, j’espère que vous le faites entièrement. Oui, ne soyez pas hypocrites ! Il ne s’agit pas de condamner l’homosexualité publiquement et de forniquer, mentir et juger à côté. Tous les péchés se valent. Soyez vrais, soyez entiers.
Vous êtes des personnes réfléchies, vous savez ce que tout ceci implique.
On est en 2019, un rapport sexuel engage deux personnes consentantes et il est essentiel que ces deux personnes prennent du plaisir à le faire. Sinon, honnêtement, pourquoi le faire ? Prenez votre sexualité en main (no pun intended) mes chéries, explorez vous, découvrez vous. Vous êtes maîtresses de vos corps, de vos envies, de vos désirs. Il vous incombe de découvrir vos secrets, de prendre soin de vous. Je suis fatiguée d’entendre mes amies se plaindre de « mauvais coups » quand elles-mêmes ne savent même pas comment s’y prendre pour libérer leur propre orgasme, pour comprendre leur jouissance !
Ma vie sexuelle a été transformée quand j’ai enfin eu conscience de mon potentiel. Oui, tout dépend de MOI: c’est moi qui fixe les règles, je communique clairement sur ce que je veux/ne veux pas, j’aime/n’aime pas, je suis ouverte aux nouvelles expériences, je fais attention à moi et à mon hygiène de vie, je me protège TOUJOURS (ne jamais faire confiance à un homme qui refuse de se protéger), et je vis ma sexualité librement et pleinement !
Je vous invite à lire ces deux articles. Le premier concerne la liberté sexuelle de la femme arabe avant l’islam ; le second traite LARGEMENT des religions et des femmes.
Des bisous !