Je me souviens encore de ces nuits passées à planifier un futur qui me semblait extrêmement lointain. Un futur qui m’avait l’air inatteignable, des rêves et projets plein la tête et le cœur.
Je me souviens de ces dessins gribouillés en classe, plutôt que d’écouter mon professeur de maths. Ces dessins qui représentaient une maison aux grandes fenêtres, avec un jardin spacieux et une cabane en bois.
Je me souviens aussi de cette photo collée derrière mon Code de la route, quand je passais mon permis. Cette photo d’une Volkswagen Coccinelle rose (oui, ROSE), que j’avais décidé d’appeler Amélie.
Je me souviens de ce torrent de larmes sans fin, quand j’ai vécu ma première vraie rupture. Quand j’avais l’impression que l’amour était un leurre, que ça n’existait pas, ou que c’était peut être moi qui ne méritais pas de vivre ces belles choses.
Je me souviens de mon premier jour en fac de droit, dans un pays étranger, terrifiée. Je me souviens de mon premier Code civil, mais surtout de mon premier livre de droit pénal… car c’est là que j’ai trouvé ma voie.
Tous ces souvenirs me semblent bien lointains aujourd’hui. Bien pâles, comparés à ce que je vis aujourd’hui.
Lointains, mais plus aussi inatteignables. Car je sais maintenant que toutes ces choses rêvées ont toujours été à ma portée.
Assise à mon bureau ce matin, je me demande, gravement, dans 10 ans, je serai où ?
Quels sont mes rêves, mes espoirs ?
Quels sont mes projets ?
Après longues réflexions et planifications (car certaines choses ne changent jamais), je décide tout simplement de lâcher prise. Car la vie est drôle comme ça, rien ne se passe jamais comme prévu. Mais je sais quelle femme, mère, sœur et amie je veux être. Je sais comment je veux impacter ma communauté, apporter mon aide à ceux qui en ont besoin. Et je pense que c’est très bien, comme début.
Je décide donc de vivre chaque jour comme il vient, de prendre chaque personne comme elle se présente à moi, chaque expérience et ce qu’elle a à enseigner.
Je décide d’aimer, de rire, de pleurer… avec toujours autant d’entièreté.
Je décide d’avancer, un jour à la fois, un pas devant l’autre.
Je décide d’avoir des rêves encore plus colorés, encore plus audacieux. Je rêve toujours d’une grande maison, d’un jardin spacieux et d’une cabane en bois. Je rêve de cet être qui grandira en moi et pour qui je déplacerai des montagnes. Je rêve de cette vie de famille, de créer un espace safe pour les miens. Je rêve d’être la mère que je n’ai pas eu, la grande sœur que je n’ai pas eu la chance de côtoyer. Je rêve de voyages autour du globe et de cocktails au bord de l’eau azur. Je rêve de cet amour inébranlable, de ces forces jointes pour le meilleur et pour le pire. Je rêve d’une meilleure vie pour mes sœurs, d’une sororité encore plus forte.
Je rêve d’une vie heureuse et pleine, entourée de personnes vraies et ambitieuses.
A toi qui me lit aujourd’hui, qui te demande peut être où/qui tu seras dans 10 ans, je te demande de prendre une pause là maintenant et d’inspirer un grand coup.
Car tu seras là où tu dois être, tu seras qui tu dois être. Ça ne sert à rien de se presser ou de brusquer les choses… car tout est déjà écrit.
Comme le disent les arabes: Maktub.
